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Timo JOKELAINEN

Directeur du Centre ELY de Laponie* - Finlande - Président de l'Euro-RIOB pour 2019-2020

Selon vous, en quoi l’EURO-RIOB est-il un réseau important à l'échelle européenne et internationale ?

Comme les eaux sont généralement partagées par différents États, nous devons coopérer de ce point de vue : il n'y a pas d'autre moyen que le réseautage. Nous avons besoin de coopération lorsque nous traitons la question de l'eau.

Depuis le début de la Conférence, j'ai remarqué que la coopération et la coordination dans un pays ou entre différents pays n'est pas très facile. Chaque pays ou région travaille avec des normes spécifiques. Comment le RIOB pourrait-il contribuer à une meilleure coopération basée sur des standards plus proches ?

La première étape consiste à partager des informations sur les différentes façons de travailler dans les différents États. Après cela, nous aurons une meilleure compréhension et nous serons en mesure d’avancer.

Comme le RIOB est une organisation de mise en réseau, nous avons la possibilité de créer une plateforme pour discuter de nos différences et ensuite d’être en mesure de faire des recommandations et d'être utiles pour surmonter les obstacles, pour comprendre nos différences.

Nous avons un bon exemple dans le nord de la Finlande, mais je pense que cela se produit partout, où la législation est différente selon les États. La coopération, c'est créer des plans communs en matière de législation et de réglementation. Au niveau de l'UE, nous devrions harmoniser davantage nos plans en matière de législation et de réglementation. Ce serait très utile pour la coopération.

Au cours de votre présidence d'EURO-RIOB, sur quels thèmes allez-vous vous concentrer ?

Pour moi, il est assez évident et facile de se concentrer sur les eaux transfrontalières. C'est un domaine dans lequel j'ai beaucoup d'expérience et je pense que le modèle que nous avons en Finlande sur les questions relatives aux eaux transfrontalières est un modèle qu’il pourrait être utile des partager avec d'autres pays.
Nous pourrions même essayer de l'implanter dans d'autres endroits ou pays.

Pouvez-vous décrire ce modèle ?

Nous avons conclu des accords entre différents États de la zone nord de la Finlande, proche de la Russie, et en particulier avec la Suède et la Norvège.
Nous avons donné du pouvoir au niveau local. Les personnes qui représentent la Finlande au sein des Commissions avec la Suède et la Norvège viennent des communautés locales, des municipalités. Nous envoyons des gens et des ingénieurs locaux. 

À mon avis, il est extrêmement important d'impliquer les communautés locales lorsque nous travaillons sur les questions liées à l'eau. Ils ont beaucoup d'expérience dans les domaines de l'environnement et de l'eau. Ce sont eux qui agissent sur le terrain et qui peuvent changer l'état des eaux.
Je le répète, il est très important qu'ils soient impliqués dans la gestion des eaux transfrontalières.

Quelles sont vos méthodes pour impliquer les parties prenantes dans un même projet ?

C'est simple ! Nous savons tous que lorsque nous faisons des projets ou des actions, si nous avons des représentants locaux, il est plus facile pour les gens qui vivent dans ces régions d'apporter leur propre contribution dans ces actions, grâce à une compréhension commune de ce qui est nécessaire, mais aussi du type de contraintes que nous pouvons rencontrer.
Cela est proche d'eux. Si les décisions viennent de la capitale, il est facile de rencontrer une opposition, parce cela vient de loin.
Ce qui est décidé localement crée un engagement commun.

La Finlande et d'autres pays du nord de l'Europe sont réputés pour leur spécificité culturelle, leur connaissance des problèmes communs et leurs pratiques d'intérêt général. Ce n'est pas le cas des autres pays.
Comment pourriez-vous aider à diffuser cette spécificité culturelle ?

C'est une question très intéressante mais il est difficile de répondre ! La manière dont nous agissons collectivement en Finlande est naturelle et fait partie de notre culture, tout comme le bénévolat. On n'a peut-être pas conscience de notre système ! Mais cela peut s’expliquer par le fait que, même si nous avons une structure administrative, des ministères, des niveaux régionaux et locaux dans notre système administratif, la hiérarchie n'est pas très forte et tous les niveaux coopèrent bien.

Lorsque les populations locales savent qu'elles peuvent agir, qu'elles ont un pouvoir, il est plus facile de les impliquer dans des actions et une planification concrètes.  Il est vrai qu'en Finlande, nous avons beaucoup de volontaires.
Mais cela devient plus difficile de nos jours parce que les gens ont moins de temps et qu'il est difficile de les mobiliser quand ils ne sont pas récompensés par de l'argent pour leurs actions !
C'est un défi pour la société contemporaine partout dans le monde.

Pouvez-vous expliquer pourquoi vous avez choisi la ville de Lahti* pour organiser la Conférence EURO-RIOB 2019 (17-20 juin 2019) ?

*: Le 20 juin 2019, la Commission européenne a décerné le prix de la Capitale verte européenne 2021 à la ville finlandaise de Lahti.

Nous avons choisi Lahti à cause du lac Vesijärvi et de ce qui s'est passé là ces dernières années.
J'ai personnellement vécu la situation. Pendant mon enfance, dans les années 70, le lac était en très mauvais état. Il était fortement pollué par les rejets industriels.
Aujourd'hui, c'est un lieu de loisirs pour les familles et les touristes. On peut nager, naviguer, pêcher. C'est un bon exemple de la façon dont on peut améliorer la qualité de l'eau.

Si vous voulez vraiment le faire, vous devez mettre des moyens humains et financiers et vous devez être enthousiaste à l'idée de travailler sur la question. C'est un bon exemple positif des problèmes que nous traitons dans le réseau du RIOB.

Au niveau de l'UE, nous venons d'élire un nouveau Parlement. Comment un réseau comme le RIOB pourrait aider les parlementaires à prendre conscience des différents thèmes abordés lors de la conférence. Quel rôle pourrait jouer le RIOB ?

La Déclaration finale de la Conférence EURO-RIOB exprime la volonté commune que nous avons dans cette Conférence. Les recommandations qu'elle contient devraient être transmises aux membres du Parlement.
Le RIOB pourrait aider à transformer ces recommandations en actions par les hommes politiques qui nous représentent à la Commission Européenne.

 

Pensez-vous que c'est le rôle des différents membres du RIOB de s'adresser à leurs propres députés par exemple ?

Il y a deux façons d'y parvenir.
Chaque membre pourrait s'adresser aux députés de son propre pays, mais le RIOB, en tant qu'organisation, pourrait aussi délivrer le message.
Agir dans les deux sens pourrait être plus efficace.  

C'est une question sur laquelle j'aimerais travailler mais avant, je dois en discuter avec les acteurs du RIOB. J'ai besoin de réfléchir à la manière pertinente d'agir en tant que Président.

 

*: Les centres ELY ou centres pour le développement économique, les transports et l'environnement sont responsables de la mise en œuvre régionale et des actions de développement du gouvernement central, en Finlande.

Pays
Ely
Source

Interview réalisée lors de la Conférence EURO-RIOB 2019 – Du 17 au 20 juin 2019 à Lahti (Finlande) - © RIOB 2019